Journée mondiale contre le cancer

[J‘allais flooder sur Twitter et je me suis souvenue que j’ai un blog. Autant écrire ici, tant pis si vous n’êtes que trois à lire ça.] [Vous trois, vous êtes sympa :-*]

Aujourd’hui 4 février 2017, c’est la Journée mondiale contre le cancer. Ou de lutte contre le cancer. Ou du cancer. Tout de suite on me crie dans les oreilles « c’est crétin de dire le cancer, il y a plein de cancers différents ». Oui, et alors ?

Alors ça reste important de parler de cancer (voyez, je ne dis pas du, mais de). Pourquoi ? Parce que:

  • c’est parler de la maladie elle-même, ses multiples facteurs, causes, formes. C’est donc parler de notre environnement, de la lutte nécessaire contre la pollution, de la lutte nécessaire pour une alimentation saine (moins de pesticides et de colorants dans nos aliments, par exemple). C’est parler de notre sédentarité et du problème de l’obésité. C’est parler de l’importance de prendre soin de soi, d’encourager les personnes à faire du sport (et leur en donner les moyens, aussi), à manger bien (idem). C’est parler de l’importance du dépistage, puisque toute une catégorie de cancers se traite et se soigne si on dépiste la maladie à temps. C’est parler de l’importance des campagnes d’information (je pense au cancer du sein et au cancer de la prostate, par exemple). C’est parler de la lutte antitabac (et de l’hypocrisie des autorités en la matière).
  • c’est parler des traitements et de l’accès aux soins. C’est parler de la prise en charge des malades et de la formation continue du personnel médical. C’est parler de l'(in)humanité de certains médecins (il paraît qu’on dit oncologue parce que ça fait moins peur que cancérologue). À l’heure où les médecins facturent leur temps à la minute, où le personnel hospitalier (infirmiers/ères, aide-soignant/e/s, etc.) doit rendre compte de son temps à la minute près, parler du cancer, c’est aussi parler des compagnies d’assurance-maladie, du combat de certains malades et de leurs proches pour être couverts et/ou remboursés. C’est parler des entreprises pharmaceutiques et des coûts des traitements (la chimiothérapie, c’est si cher que ça rapporte forcément à quelqu’un). C’est parler de la recherche dans les laboratoires et de son financement.
  • c’est parler de l’encadrement et du soutien des malades et de leurs proches, des associations de lutte contre le cancer, de toutes les personnes – bénévoles ou non –  qui consacrent leur temps à accompagner des malades à leur séance de radiothérapie ou de chimiothérapie ou à aider les malades concrètement dans leur quotidien.
  • c’est parler des soins palliatifs, de la gestion de la douleur, des unités de soins palliatifs, de la formation du personnel qui y travaille, de l’accompagnement des malades et de leurs proches quand les traitements ont échoué. C’est parler de l’euthanasie aussi. C’est parler du deuil et du soutien psychologique.

Voilà pourquoi c’est important de parler de cancer (j’ai sûrement oublié plein de choses), et pourquoi une journée comme aujourd’hui n’est pas inutile.

Je suis désolée que certains d’entre vous soient/aient été affecté/e/s par un cancer, directement ou indirectement. Vous n’êtes pas seul/e/s. Parlez-en ! Je vous souhaite d’être écouté/e/s, entendu/e/s et soutenu/e/s.

Je suis aussi désolée que certains d’entre vous estiment que ce n’est qu’une « journée mondiale de blablabla » de plus. La prochaine fois qu’une célébrité meurt d’un cancer, plutôt que de vous contenter d’un « R.I.P. » sur Twitter, tâchez de faire un don à votre ligue locale de lutte contre le cancer. Ça pourrait servir, par exemple, à payer une partie de l’essence du bénévole qui conduit un malade à sa séance de radiothérapie 5 jours par semaine.

Prenez soin de vous, surtout.

Et putain, arrêtez de fumer, c’est dégueulasse.